Emission
du |
07/10/08 |
Thème |
L’aménagement des bassins versants |
Invité |
Alain Thermil |
Transcription
Bernard |
Cet
après-midi, nous allons aborder le concept de bassin versant. Ce thème a été
souvent mentionné au cours des émissions, mais nous n’y avons encore jamais
consacré une émission. Pas que nous ne voulions pas le faire, au contraire,
nous avions toujours cela en tête, mais l’actualité nous a toujours tiré
ailleurs.
Aujourd’hui,
les bassins versants font l’actualité, parce que tout le monde s’accorde à
dire que, si nos bassins versants n’étaient pas si dégradés, nous n’aurions
pas atteint ce niveau de dégâts après les
cyclones qui nous ont visités.
Pour
parler de ce thème, nous avons quelqu’un qui est notre « homme de
référence » quand il s’agit de bassins versants ; il s’agit de
Alain Thermil. Depuis longtemps, il avait manifesté le désir de venir en
parler, mais, comme je l’ai déjà dit, l’actualité ne lui en a pas laissé le
loisir. Avec l’entrée des bassins versants en plein dans l’actualité, nous avions
pris rendez-vous pour la semaine prochaine, car cette semaine je devais
recevoir les deux agronomes de la CNSA. Ils ont été empêchés à la dernière
minute, soit par des problèmes familiaux, soit avec la préparation de la
journée mondiale de l’alimentation, le 16 octobre. Je me suis donc tourné
vers Alain, bien qu’il ait été avec nous la semaine dernière pour parler des
dégâts enregistrés sur les périmètres touchés par le PATRAI, il m’a
répondu : je ne peux rien te refuser.
Je
remercie donc Alain pour sa disponibilité, et je crois qu’il se passe de
présentation. Il est venu trois fois nous parler du PATRAI, il a accompagné
Jean-Robert Jean-Noël, quand celui-ci était venu parler de la proposition de
la FONHDILAC pour la relance de la production agricole, il a accompagné Edna qui était venue parler
d’agroforesterie.
Je ne
veux pas lui imposer un plan, mais il y a des points qui mériteraient qu’on
s’y arrête. Pour commencer, qu’est-ce que c’est qu’un bassin versant ?
Puis, quelle relation y a-t-il entre les bassins versants et les dégâts
provoqués par les cyclones ; quel est leur rôle dans le renouvellement
de cette ressource qu’on appelle l’eau ; quelle est l’importance des bassins versants dans la protection
de ceux qui vivent en aval ; enfin qu’est-ce qui peut être fait pour
corriger cet état de dégradation que j’ai mentionné ?
En
deux occasions, dans le courant du mois dernier, j’ai dû faire une émission
sans invité, et, chaque fois, j’ai mentionné un article de l’agronome William
Michel, où celui-ci fait une évaluation de ce coûterait la réhabilitation du
bassin versant de la rivière la Quinte, responsable des dégâts aux Gonaïves.
Michel arrivait à des chiffres astronomiques et concluait que Haïti ne
disposerait jamais de ces sommes ; il affirmait cependant qu’il y avait
des actions qui pouvaient être entreprises, mais n’était pas rentré dans le
détail. Nous pourrions l’inviter, mais il est souffrant ; heureusement
nous avons Alain avec nous ; Alain, à toi. |
Alain |
Merci,
Bernard, et salut à tous les auditeurs. C’est pour moi un plaisir de venir
parler d’un sujet qui me tient à cœur. D’entrée de jeu, tu as posé un
problème intéressant : on parle de bassin versant, mais qu’est-ce que
c’est ? Ce n’est pas compliqué, un bassin versant est une surface qui
draine toute l’eau de pluie vers une ravine, laquelle va déverser cette eau
dans un lac, une rivière ou à la mer. |
Bernard |
Prenons
un exemple sur Port-au-Prince ; le bassin versant de la ravine du
Bois-de-Chène, c’est d’un coté le Morne l’Hôpital et de l’autre le morne de
Bourdon. Toute l’eau de pluie qui tombe sur cette partie du Morne l’Hôpital,
toute l’eau qui tombe sur les collines de Bourdon vont dans le Bois-de-Chène,
et à la fin, on la retrouve au Boulevard du Bicenteraire. |
Alain |
C’est
une bonne illustration. Maintenant, il faut que je retrouve tes questions. |
Bernard |
La
deuxième question : l’importance des bassins versants. |
Alain |
On
dit qu’Haïti est un pays essentiellement agricole ; mais un pays qui est
fait de mornes pour les trois quarts a plutôt une vocation agroforestière ou
sylvicole. |
Bernard |
Quand
tu dis sylvicole, tu parles de forêt. |
Alain |
C’est
cela. Si on considère le relief montagneux d’Haïti, on constate que nous
avons une quantité de bassins versants, de tous ordres et de toutes tailles.
Ce
qui est important, c’est l’eau ; on a besoin d’eau pour les usages
domestiques, pour l’agriculture, et ce sont les bassins versants qui nous
alimentent en eau.
Le
bassin versant est un espace qui peut être utilisé à différentes fins :
construction de ville, par exemple ; la ville de Port-au-Prince est
située dans n bassin versant, ainsi que la plupart des villes. |
Bernard |
Je
profite pour signaler qu’on a eu la journée inter-américaine de l’eau, le 5
octobre et, qu’à cette occasion j’ai participé à un séminaire organisé par
l’ADISH. |
Alain |
Le
bassin versant est un réceptacle, quand l’eau arrive, elle est drainée ;
si cet espace est boisé, les arbres facilitent l’infiltration de l’eau dans
le sol ; cela va recharger la nappe ; les sources auront un débit
plus important et plus régulier. A l’inverse, quand le bassin versant est
dégradé, le ruissellement est plus important. |
Bernard |
La
semaine dernière, je suis allé dans l’Artibonite ; je suis donc passé
par Cabaret, pour la première fois depuis les cyclones, et j’ai pu voir les
dégâts. C’est un exemple de ce que tu dis. Le bassin versant de la rivière
Bethel commence depuis la zone de Saut-d’Eau et il est totalement dégradé. A
la première pluie la terre s’en va … |
Alain |
…
c’est bien cela, et quand on a une ville en contre-bas, elle est inondée, et
souvent les gens n’ont même pas le temps de se mettre à l’abri … |
Bernard |
…
surtout avec cette rivière qui a la mauvaise de s’amener en pleine nuit. |
Alain |
Bon !
notre climat fait que c’est le soir qu’il pleut. Avec cette illustration, on
voit l’importance des bassins versants. Pour ma part, depuis l’époque des
ateliers de la FHE (Fondation Haïtienne de l’Environnement)… |
Bernard |
…
c’est là que tu m’as parlé de faire une émission sur les bassins versants … |
Alain |
… c’est
bien cela ; donc depuis lors je fais un plaidoyer pour une autre
approche des bassins versants. |
Bernard |
Parce
que jusqu’à présent on n’a fait que de la m. |
Alain |
Bon ! |
Bernard |
Ecoute !
2004 Gonaïves, quatre ans après la même chose ; 2007 Cabaret, un an
après le même coup de bâton.
Je
crois que c’est après Hanna que j’ai vu la Rivière Grise à la télé ;
j’ai attrapé ma camera et je suis parti faire des photos. J’ai une relation
particulière avec la Rivière Grise, parce que je la traverse souvent et chaque
fois je me dis qu’il serait facile d’évaluer un travail de réhabilitation qui
aurait été entrepris. Pendant une grande partie de l’année, elle est réduite
à un filet d’eau, et puis, l’autre jour, c’était l’Artibonite ! et elle
était sale. Cela veut dire que, si on entreprend de réhabiliter le bassin de
la Rivière Grise, qui remonte jusqu’à Furcy, on a deux moyens de vérifier le
résultat du travail : la couleur de l’eau et la régularité du débit. |
Alain |
C’est
correct. Quand on a un bassin non dégradé, on n’a pas de grandes variations
de débit et de turbidité de l’eau … |
Bernard |
…
qu’est-ce que c’est que cela ? |
Alain |
C’est
le niveau de limpidité de l’eau. Plus on aura de sédiments, plus on aura une
coloration de l’eau qui dépendra de la terre qui est charriée. |
Bernard |
Et
cette coloration on la retrouve dans la mer. Dany Laferrière dit que la mer
des Caraïbes n’est pas bleue, elle est turquoise, mais aux embouchures des
rivières, elle est brune. |
Alain |
J’ai
pris des photos d’avion, après le mauvais temps ; c’est toute la côte,
depuis la baie de Port-au-Prince jusqu’à Gressier, qui a cette couleur. Donc,
quand on a des bassins versants dégradés, on a des problèmes au niveau de
l’exploitation des plages pour le tourisme…. |
Bernard |
… et
au niveau de l’éco-système marin : tous les poissons fichent le camp.
Sans oublier l’éco-système des mangroves qui est de la plus grande importante
dans le cycle de reproduction des poissons et des crustacés. |
Alain |
Ce
qui montre que celui qui habite en haut de Furcy ne peut pas penser, qu’il
n’a rien à voir avec celui qui pèche en bas. Nous sommes tous sur le même
bateau et notre mauvais comportement, au niveau du bassin versant, a des
répercussions directes pour celui qui pèche et indirectes pour leur auteur,
car il ne trouvera pas de poisson, en qualité et en quantité, à consommer.
On
peut parler aussi du manque à gagner pour ceux qui exploitent les plages. En
Europe on classifie les plages pour
leur degré propreté, ici, il faudrait aller bien loin ... |
Bernard |
… à
l’Anse du Clerc ! |
Alain |
Ces
jours-ci, à cause des cyclones, on parle de bassins versants, cela fait très
savant, même quand on ne sait pas de quoi on parle ; j’ai entendu des
gens parler de « bassin Vincent ». Mais nous sommes tous concernés,
avec un pays compose à 75 % de mornes. |
Bernard |
Pour
ceux que cela intéresse, j’ai trouvé une liste des principaux bassins
versants d’Haïti, on en a identifié 30, et j’ai pu constater que la
superficie donnée par William Michel ne correspond pas à ce que dit cette
liste. |
Alain |
Je
crois qu’il a été trop à l’ouest, vers la zone de la Sedren ; mais c’est
bien que tu fasses référence à ce document. Ces informations remontent à
1972 ; elles viennent d’une mission de l’OEA qui a produit un document
extraordinaire. J’ai eu l’occasion de le consulter après les cyclones, et ce
qu’il disait en 1972 était encore actuel ; il y avait déjà un cri
d’alarme.
Il y
a un autre document que la USAID avait commandité et qui tentait de faire un
classement des bassins versants selon leur degré de vulnérabilité, en tenant
compte de différents paramètres, c’est le document le plus récent que l’on
ait ; il date, je crois, de 2005.
Il y
a aussi les nouvelles technologies - je crois que tu dois recevoir Gina
Porcena à cette émission – elles ont permis d’affiner les données de 1972. |
Bernard |
Nous
avons dit ce qu’était un bassin versant, nous avons dit qu’Haïti vivait à
l’heure des bassins versants et nous avons dit qu’ils étaient dégradés.
Maintenant, qu’est-ce qu’on peut faire ? |
Alain |
D’abord
il faut faire un choix des bassins versants sur lesquels on peut intervenir.
On parle de bassin versant de taille gérable. Il faut rester dans l’optique
de sauver ce qui peut être sauvé. Il faut protéger ce qui est encore là, par
exemple la réserve du Macaya, dans le massif de la Hotte. Il y a toute une
série de bassins versants qu’on n’a plus d’intérêt à protéger.
La
nouvelle approche consiste à voir le bassin versant comme une unité, avec
celui qui l’exploite au niveau du sommet, celui qui l’exploite dans la partie
médiane, et le pêcheur. Il faut une approche où tous se sentent concernés.
Autrefois, on écartait les personnes ;aujourd’hui, avec 8,5 millions
d’habitants, il faut intégrertout le monde dans la gestion des bassins
versants. |
Bernard |
Avant
de continuer, j’ai une question. Ce matin, j’ai eu une discussion au cours de
laquelle quelqu’un a parlé de déplacer la ville des Gonaïves. Comment
réagis-tu à cette idée ? |
Alain |
Ma
réaction c’est : non. |
Bernard |
J’en
parle, parce que tu as mentionné les 8,5 millions d’habitants. Nous avons la
plus forte densité de population en Amérique, donc, quelque soit l’endroit où
on va, on trouve du monde. C’est sur ce point que j’ai toujours eu des
discussions avec Sébastien Hilaire, quand il était Ministre de l’Agriculture.
Mais
revenons à ce que tu disais de l’intégration des personnes dans la gestion
des bssins versants. |
Alain |
Oui,
il faut instituer un partenariat entre l’Etat et la population. Depuis le
temps qu’on parle de reboisement, on voit le résultat. Le problème est qu’on
utilise le bois comme une ressource fossile, pas comme une ressource
renouvelable.
Il faut renouveler la ressource ; il
faut un plan d’exploitation de cette ressource naturelle et finalement
arriver à ce fameux plan d’aménagement du territoire.
Ce
qu’il ne faut pas oublier, surtout avec cette croissance démographique, c’est
que ce sont les personnes qui sont le plus important.
Pour
revenir à cette affaire de déplacer la ville des Gonaïves, est-ce que
l’habitant des Gonaïves a envie d’être déplacé ? |
Bernard |
Il y
a une autre chose qu’il ne faut pas oublier ; une ville ne s’est pas
développée en un endroit par hasard. Il y a une série de facteurs
géographiques, économiques et autres,
qui ont amené ce développement.
Dans
le cas des Gonaïves, la ville a connu une croissance dont on ne tient pas
compte. On continue à en parler comme la quatrième ville d’Haïti, en terme de
population, autrement dit après les Cayes. Or, depuis 1972, les statistiques
indiquent que les Gonaïves ont dépassé les Cayes. Cela veut dire qu’il se
passait quelque chose dont les dirigeants n’ont pas su tenir compte, et en
1984, cela leur a explosé à la figure. |
Alain |
Je
crois donc que la nouvelle approche consiste à composer avec les gens qui
vivent dans les bassins versants, qui y ont leurs habitudes de vie, ou de
survie.
Les
ressources naturelles sont là pour le bien-être de l’homme ; elles
doivent être exploitées de manière à être utiles à l’homme maintenant et dans
le futur.
Il y
a des bassins versants qui ont atteint un niveau de dégradation où on ne peut
plus faire grand chose. |
Bernard |
Cite
m’en un. |
Alain |
Ne
sont-ils pas tous dans ce cas ? |
Bernard |
Voilà !
Quand on parle de bassins versants gérables, on parle de petits bassins.
Mais, par exemple, au CNIGS (Centre National de l’Information Géo-Spatiale),
il a été question de choisir un bassin versant pour une expérience pilote.
J’ai proposé celui de la Grande Rivière du Nord. On m’a demandé si j’étais
fou. Effectivement, le bassin de la Grande Rivière du Nord est gigantesque,
680 km2, mais attention, il faut tenir compte de tous les aspects.
On parle de reconstruire le barrage de la Tannerie, sur la Grande Rivière du
Nord, pour irriguer la plaine de Quartier Morin. Mais, si on ne fait rien sur
le bassin versant, ce sera de l’argent jeté. |
Alain |
Moi,
je me pose des questions, quand je vois les évaluations de William Michel,
cela va coûter beaucoup d’argent ; il faut qu’on arrête de jouer.
En
l’espace de trois semaines, on a de l’eau partout, des ponts emportés, etc,
et je me suis demandé si c’était une affaire exceptionnelle ; mais la
République Dominicaine est sur la même île, elle a subi les mêmes
intempéries, elle n’a pourtant pas eu tous ces dégâts. |
Bernard |
Il ne
faut pas que cela se passe comme pour Jeanne. On parle beaucoup, juste après
la catastrophe, et puis, après quelque temps, on ne s’y intéresse plus. Je
crois qu’il faut que des personnes s’attachent à toujours rappeler le
problème.
Mais
le thème de l’émission c’est l’aménagement des bassins versants ; tu dis
que cela va coûter cher ; qu’est-ce qui va coûter cher ? des
structures physiques ? parce que l’aménagement c’est quoi ? des
structures physiques, des canaux, des structures biologiques et un plan
d’occupation du sol.
Cela
me rappelle l’histoire de la Rouillonne. Chaque année la Rouillonne inonde
Léogane, amenant des tonnes de sable. Un beau jour, le Président Préval a
déclaré qu’il en avait assez d’entendre parler des dégâts causés par le
Rouillonne ; on a décidé de faire quelque chose sur le bassin versant.
On a découvert que le sol des mornes d’où vient la Rouillonne est de très
mauvaise qualité ; c’est une sorte de basalte très friable. Les bourgeois de Léogane n’ont rien trouvé de
mieux à faire que d’y envoyer des métayers cultiver de l’arachide, notre
pistache. Or on sait que la récolte d’arachide se fait en arrachant la
plante, créant dans le sol une sorte de plaie à nu qui n’attend que la
première pluie pour envoyer le sable en bas de la montagne. |
Alain |
L’aménagement,
c’est une combinaison de toutes les technologies que l’on connaît, mais il
faut toujours intégrer les personnes, car, si on se contente d’un projet, une
fois ce projet terminé, il n’y a plus rien. En plus du fait que, dans les
projets, on est toujours sous la pression des échéances.
C’est
l’approche sociologique qui permettra la durabilité de l’entreprise. Il faut
que les personnes trouvent un intérêt dans ce qui se fait, c’est l’aspect
économique.
Et il
faut un document-maître, un plan d’aménagement. |
Bernard |
Voilà
pourquoi cela ne doit pas être un projet, cela doit être une politique … |
Alain |
… et
même un mode de vie, car il faut que chacun
sente qu’il a une responsabilité.. |
Bernard |
Je me
demande si la première démarche ne doit pas être une vaste campagne
d’éducation pour permettre à tous, ceux d’en haut comme ceux d’en bas, de se
rencontrer et de comprendre les mécanismes de la dégradation.
Cela
me mène à parler de la maquette du bassin versant de la Grande Rivière de
Jacmel qui a été réalisée par la CROSE (Coordination Régionale des
Organisations du Sud-Est). Je crois que c’est un outil extraordinaire pour
cette campagne d’éducation.
Cela
me rappelle aussi que, dans la zone goâvienne le thème des relations entre le
haut bassin et le bas bassin revient régulièrement, non seulement de la part
des techniciens, comme Isaac lors de son émission, mais aussi chez les
leaders paysans, comme Manno et Maxo. |
Alain |
J’allais
en arriver la zone goâvienne, car dans le cas de l’agriculture, depuis le PPI
(Projet de réhabilitation des petits périmètres d’irrigation), avec les
« focus groups » qu’on avait organisés, le problème est devenu
évident ; les paysans qui travaillent sur les aires irriguées ont
eux-mêmes monté une commission pour aller discuter avec les gens d’en haut,
et, même après la fin du projet, les relations ont continué. |
Bernard |
Essayons
de reprendre les grands points :
1. approche
intégrée, voir le bassin versant comme une unité ;
2. intégration
de la population dans tout ce qui se fait ;
3. aménagement :
plan d’occupation du sol, aménagement en terme de modifications, structures
physiques. |
Alain |
Et
puis tenir compte des aires protégées. |
Bernard |
Je
n’aime pas qu’on parle d’aires protégées ; dans l’état où est le pays,
tout doit être protégé, sauf peut-être le Champs-de-Mars ; et encore il
faut le protéger du maire ! |
Alain |
Il
faut trouver des mécanismes grâce aux-quels il ne faudra pas toujours refaire
le même travail. |
Bernard |
Je
crois que c’est un thème sur lequel il faudra toujours revenir afin qu’on
n’oublie pas. |
Alain |
Je
pense que c’est une bonne idée.
Des
cas comme les Gonaïves, les lacs (Azueï, Etand de Miragoâne), tout cela
m’intéresse. Il ne s’agit pas de faire des actions d’éclat, et puis plus
rien, mais il est difficile de trouver les fonds et le personnel pour un
travail de longue haleine. |
Bernard |
Je repense
à Fonds Verrettes ; cela a été la même histoire.
Je me
demande s’il ne faudrait pas choisir des points de ce genre et aller voir
chaque six mois comment la situation évolue. |