Qu’est-ce qu’un bassin versant ?

 

L’intérêt général pour les bassins versants vient du fait que, de l’avis général, les inondations que le pays a connues au cours des dernières semaines sont dues à l’état de dégradation de la plupart de nos bassins versants. Il y aurait donc une étroite relation entre les bassins versants et l’écoulement des eaux de pluies et il n’est pas étonnant et il n’est pas étonnant que c’est à partir de là que l’on définisse un bassin versant, comme dans ce passage suivant que l’on peut trouver sur le net.

 

L’eau qui coule dans une rivière n’a pas une source mais une multitude de sources réparties le long de son parcours. Une rivière naît bien à sa source mais grandit au fur et à mesure qu’elle s’écoule vers la mer. Elle se charge de l’eau de ses affluents mais aussi de l’eau  de pluie, infiltrée dans le sol ou provenant du ruissellement à sa surface. L’eau de pluie qui s’est infiltrée alimente les nappes souterraines : elle est accumulée dans le sol et peut ressortir dans le réseau de surface sous forme de sources ou de résurgences. L’eau qui ruisselle converge directement vers la rivière. L’ensemble des terres qui recueillent les eaux de pluie pour les concentrer dans la rivière constitue le bassin versant.

 

On en arrive donc tout naturellement à cette définition : un bassin versant est une portion de territoire délimitée par des lignes de crête, dont les eaux alimentent un exutoire commun : cours d’eau, lac, mer, océan, etc. Chaque bassin versant se subdivise en un certain nombre de bassins élémentaires (parfois appelés « sous-bassin versant ») correspondant à la surface d’alimentation des affluents se jetant dans le cours d’eau principal.

 

Dans un pays comme Haïti, avec plus de la moitié des terres possédant des pentes supérieures à 49 %, on peut imaginer que l’on va trouver un grand nombre de bassins versants. Et de fait, on s’accorde pour identifier 30 bassins versants, 54 si on tient compte des sous-bassins. Cela va du plus étendu, celui de l’Artibonite, avec 6.336 kilomètres carrés, et ses dix sous-bassins, parmi lesquels on peut identifier la Rivière Canot, le Bouyahha, le Ouandever cher à mon cœur (sur la carte on le trouvera désigné comme Onde Verte), le Fer-à-Cheval, la Thème, etc, aux plus petits : Fonds Verrettes et l’île de la Tortue, avec respectivement 189 et 179 kilomètres carrés.

 

Et puisque c’est à partir de la circulation de l’eau qu’on définit les bassins versants, nous allons nous arrêter un moment à ce qu’on appelle le cycle de l’eau.

 

Le cycle de l’eau

 

On peut faire partir ce cycle des océans, qui, par évaporation, humidifient les masses d’air véhiculées par les vents. La condensation de la vapeur d’eau forme les nuages, qui sont à l’origine de la pluie. Une partie de l’eau de pluie va retourner à l’atmosphère par évaporation au niveau des nappes d’eau libres : lacs, étangs, mares, retenues. Une autre partie est perdue au niveau du sol par l’évapotranspiration : l’eau est absorbée par les végétaux ou les animaux et restituée à l’atmosphère par transpiration.

 

L’eau qui n’est pas resituée à l’atmosphère migre sous deux formes :

1.      l’écoulement de surface dans les cours d’eau qui peuvent transiter dans des zones de stockage naturel : étangs, mares, ou artificiel : retenues, avant d’arriver finalement à la mer ;

2.      l’écoulement souterrain : l’eau de pluie qui s’est infiltrée est stockée en profondeur dans des réservoirs constitués de roches poreuses, mais parvient finalement à la mer.

 

 

La couverture végétale

 

Quand on parle de la dégradation de nos bassins versants, on fait référence aux mornes complètement dénudés suite à une exploitation abusive des bois dont ils étaient couverts à l’origine. Et de fait, la couverture végétale d’un bassin versant joue un rôle primordial dans le déroulement du cycle de l’eau et de différentes manières.

 

1.      on a déjà signalé le mécanisme de la transpiration, commune à tous les êtres vivants et par lequel l’eau est restituée à l’atmosphère ;

2.      la biomasse aérienne, autrement dit le feuillage,

∙          intercepte une plus ou moins grande partie des précipitations,

∙          capte plus ou moins brouillard et rosée,

∙          protège plus ou moins efficacement le sol contre l’insolation, donc l’évaporation, et contre l’érosion pluviale ;

3.      l a biomasse souterraine, autrement dit les racines,

∙          pompe l’eau du sol et des nappes qu’elle peut atteindre ;

4.      les déchets de la couverture végétale, les feuilles mortes, en devenant humus, accroissent la teneur en matière organique des sols et leur capacité de rétention de l’eau.

 

On peut donc conclure à la nécessité de la reconstitution de la couverture végétale des bassins versants, mais devant l’échec patent de tous les programmes de reboisement entrepris au cours des dernières décennies, il y a aussi nécessité de repenser les actions à entreprendre sur nos mornes. Nous nous proposons d’apporter notre contribution, si modeste qu’elle, soit à cette réflexion.

 

 

Bernard Ethéart

Haïti en Marche, Vol. XXII, No. 39

du 22 au 28 octobre 2008