Débat

Développement Durable

Domaines

Environnement

Mise en œuvre

Mélodie and company


Emission du

24/05/07


Transcription


L’invité n’est pas là. Ce n’est pas comme pour Manolo, qui n’avait pas pu venir à Port-au-Prince


On allait parler de la gestion de l’eau ; on pourra revenir sur le sujet.


Nous allons en profiter pour dire un mot sur l’émission elle-même. Il y a environ 2 ans, l’émission Mélodie and company était lancée ; elle était quotidienne, et c’est Marcus qui en assurait l’animation.


Il y a longtemps que, de mon côté, je voulais faire quelque chose sur l’environnement. L’environnement est un thème qui me préoccupe depuis longtemps. Je me souviens que, il y a quelques années, Marcus et moi nous avions chacun notre vision apocalyptique de l’avenir d’Haïti. Pour Marcus, il allait arriver un moment où la population entière d’Haïti allait s’embarquer sur des canters et la Floride allait voir cette armada débarquer. Pour moi, si on continuait à gaspiller notre environnement comme nous le faisons, la population allait se retrouver assise sur un tas de cailloux. Finalement les deux visions se complètent, car si on n’est plus assis que sur un tas de cailloux, on n’a plus qu’à foutre le camp.


C’est pour dire que je crois que les problèmes de notre environnement réclament des mesures urgentes et que chacun a pour devoir de faire quelque chose, avec les moyens dont il dispose ; et celui qui a la possibilité de disposer d’un micro doit s’en servir pour crier l’alarme.


Quand donc Marcus a commencé à donner des signes d’essoufflement, car préparer une émission quotidienne de ce genre n’est pas une mince affaire, j’ai sauté sur l’occasion et lui ai proposé de prendre un jour par semaine, en l’occurrence le jeudi, pour une émission sur le développement durable.


Nous avons tenu à peu près un an, puis toute une série de problèmes, parmi lesquels celui de l’approvisionnement en énergie, nous ont forcé à discontinuer. Car il n’est pas facile d’organiser une émission de ce genre ; il faut trouver l’invité, retenir une date, et puis l’invité peut avoir un problème de dernière minute, etc. Nous avons donc connu une interruption, mais je tenais à cette émission, c’est ainsi que nous avons repris


L’émission est placée sous le titre de développement durable. En « surfant sur le net », comme on dit, j’ai pu trouver un document sur ce qu’est le développement durable.


L’expression « développement durable » a été proposée pour la première fois en 1980 dans la Stratégie mondiale de la conservation publiée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le Fonds mondial pour la nature (WWF)et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).


En 1987, la Commission des nations Unies sur l’environnement et le développement publie le rapport Notre avenir à tous (Rapport Brundtland) qui va populariser le concept de développement durable.


Je dois dire que je connaissais l’existence de ce rapport, mais que je n’avais jamais imaginé que le « Brundtland » qui lui a donné son nom était une femme. On me traitera de machiste, mais ce n’est pas grave.

Le rapport Brundtland définit le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins des générations actuelles sans pour autant compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».


En 1991, la nouvelle stratégie de conservation de la nature publiée par l’UICN, le WWF etle PNUE définit le développement durable comme le fait d’améliorer les conditions d’existence des communautés humaines, tout en restant dans les limites de la capacité de charge des écosystèmes.


Ce qu’il faut comprendre, c’est que la nature nous offre des ressources qui nous permettent de satisfaire nos besoins ; mais, si l’exploitation de ces ressources est faite de manière anarchique, incontrôlée, on peut aboutir à un épuisement de ces ressources.


Certes, il y a des ressources qui s’épuisent naturellement. Ainsi le pétrole ; nous savons que les réserves de pétrole seront épuisées à un certain moment. Mais le pétrole n’est pas une ressource renouvelable. Il a fallu des siècles pour que le pétrole se constitue …


L’eau, par contre, est une ressource renouvelable ; on connaît ce que l’on appelle le cycle de l’eau… Pourtant, si on exploite cette ressource de manière anarchique, il peut arriver que l’on n’ait plus d’eau. Nous savons, grâce, entre autre, aux travaux de M. Pierre Adam, qu’il n’y a pratiquement plus d’eau potable en Haïti. D’abord, il y a toute une série de sources dont le débit a diminué, ou qui sont tout simplement taries, sans parler de la pollution. Ceci fait évidemment l’affaire de toutes les entreprises de traitement de l’’eau.


La cause : le déboisement, qui provoque l’érosion du sol, qui n’est plus en mesure d’absorber l’eau de pluie. On a l’exemple de la source Cerisier. Son bassin d’alimentation est le Morne Calvaire, ou, si on préfère, le Morne Rigaud qui domine la place de Pétionville. Quand je suis revenu en Haïti, en 1972, j’ai été stupéfait de voir les constructions sur ce morne ; elles n’existaient pas quand j’ai laissé Haïti, douze ans plus tôt, et pour cause. Une étude menée en son temps par la J. G. White avait déclaré cette zone impropre à la construction …


Le développement durable vise trois objectifs :

  • L’intégrité écologique,

  • L’équité entre les nations,

  • L’efficacité économique.


Autrement dit, ce développement durable touche pratiquement à tous les domaines.


La mise en œuvre de ces trois objectifs s’appuie sur un certain nombre de mesures dont l’énoncé nous aide à mieux saisir l’ampleur du défi qu’ils représentent.


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      1. Maintenir l’intégrité de l’environnement, c'est-à-dire intégrer, dans l’ensemble des actions des communautés humaines, la préoccupation du maintien de la vitalité et de la diversité des gènes, des espèces et de l’ensemble des écosystèmes naturels terrestres et aquatiques, et ce, notamment, par des mesures de protection de la qualité de l’environne-ment, par la restauration, l’aménagement et le maintien des habitats essentiels aux espèces ainsi que par une gestion durable de l’utilisation des populations animales et végétales exploitées.


On peut parler à ce niveau des espèces dites « en voie de disparition ». Cela peut faire l’objet de plaisanteries (Hubert Dufort), mais c’est sérieux. Il y a des espèces que l’on chasse tellement qu’elles risquent de disparaître. C’est le cas de la baleine, qui fait l’objet de discussions avec les Japonais qui refusent de respecter les restrictions imposées. On peu citer également le combat que mène Brigitte Bardot pour la protection des bébés phoques. Il existe aussi des espèces végétales qui sont en danger.


Dans la terminologie scientifique on parle de biodiversité.


Ceci est important, car c’est dans les espèces végétales que l’on peut trouver des produits utilisés pour leurs propriétés curatives.


On dit qu’elle est plus grande dans les zones tropicales ; ainsi Haïti aurait une grande biodiversité. La forêt amazonienne, qui est aussi en danger, connaîtrait une très grande biodiversité.


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      1. Améliorer l’équité sociale, c'est-à-dire permettre la satisfaction des besoins essentiels des communautés humaines présentes et futures et l’amélioration de la qualité des vie,et ce, notamment, par l’accès pour tous à l’emploi, à l’éducation, aux soins médicaux et aux services sociaux, à un logement de qualité, ainsi que par le respect des droits et des libertés de la personne, et par la participation, pour l’ensemble des groupes de la société, aux différents processus de prise de décision.


On est loin de l’environnement !


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      1. Améliorer l’efficacité économique, c'est-à-dire favoriser une gestion optimale des ressources humaines, naturelles et financières, afin de permettre la satisfaction des besoins des communautés humaines, et ce, notamment, par la responsabilisation des entreprises et des consommateurs au regard des biens et des services qu’ils produisent et utilisent ainsi que par l’adoption de politiques gouvernementales appropriées (principe du pollueur/utilisateur-payeur internalisation des coûts environnementaux et sociaux, éco-fiscalité, etc).


Il y a là une batterie de thèmes, et une émission par semaine ne suffit pas à l’épuiser. En tout cas, voilà dans quelle perspective nous voulions lancer l’émission, et même si nous n’arrivons pas à réaliser le programme annoncé, nous allons quand même tenter.

Le 31/05, nous aurons M. Tanguy Armand, président du conseil d’administration de la Fondation Haïtienne de l’Environnement (FHE). La FHE a été très active ces dernières semaines, et nous aimerions en parler avec M. Armand qui va aussi nous parler du « retour de la rosée ».


Le 07/06, nous aurons M. Xavier Isaac, coordonnateur du projet de réhabilitation des petits périmètres irrigués (PPI). Nous avions déjà parlé d’irrigation, le 12/04, avec Alain Thermil de PATRAI et il y a un lien entre les deux ; dans le passé, Alain a collaboré au PPI, et avec le PATRAI, qui démarre demain, le lien va se renforcer.

Les 14 et 28 juin, nous devons recevoir le Ministère de l’Environnement à l’occasion du « mois de l’environnement ». Il y a eu aussi l’atelier sur l’Observatoire National de l’Environnement et de la Vulnérabilité (ONEV) auquel j’ai participé. Au départ, j’avais quelques problèmes ; ayant fait mes classes à l’ombre de l’observatoire des pères du séminaire, j’essayais de m’imaginer à quoi pourrait bien ressembler un tel observatoire. Il m’a fallu comprendre qu’il ne fallait pas le voir de manière physique ; ce serait un observatoire « virtuel », un mécanisme de collecte de données …


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dimanche 8 juillet 2007